vendredi 29 mai 2009

évaluations CE1 à Saint Pargoire, suite...


Avis aux parents et enseignants,

Nous avons mené une action de blocage des évaluations de CE1.

Rappel concernant le fond :


Ces évaluations basées sur un système binaire (juste ou faux) passées par les élèves de CM2 et maintenant de CE1 (pendant la semaine du 25 au 29 mai 2009) ont une méthode et un but entièrement différents des évaluations « classiques ».
Elles ne détectent ni les forces ni les faiblesses des élèves et ne peuvent donc remédier à ces dernières.
D’après notamment un enseignant spécialisé dans les évaluations de ce niveau, les questions ne correspondent pas, pour beaucoup d’entre elles, au niveau des CE1. Ils doivent répondre dans un temps déterminé très court, et lorsque plusieurs questions constituent un item, une seule faute suffit à rendre tout l’item nul.
Il faut savoir que ces évaluations figureront et seront même, l'élément déterminant du livret national de l'élève et le suivront toute sa scolarité. Le but est de mettre en concurrence à la fois les élèves, les enseignants et les écoles. Le budget sera alloué aux écoles en fonction des résultats ; les enseignants se verront octroyer des primes puis leur rémunération se fera au mérite ; les « mauvais » élèves seront évincés de certains établissements.

Soyons attentifs ! Il est prévu de regrouper les petites écoles en E.P.E.P. (établissement primaire d'enseignement public) d'environ 15 classes et surtout, la direction de l'école sera confiée non plus à un enseignant assumant la fonction de directeur mais à un gestionnaire, n'ayant donc qu'un objectif de rentabilité.
L'enseignement sera ouvertement et uniquement inféodé à l'économie.
Il est également prévu de réduire petit à petit les maternelles en supprimant d'abord la toute petite section , puis la petite et enfin la moyenne section pour ne conserver que la grande section qui dépendrait de l'école élémentaire.

On supprime petit à petit les RASED (réseaux d'aide aux enfants en difficultés) tout en plaçant, par l'allongement des journées, la suppression du samedi matin et l'alourdissement du programme, certains enfants en difficulté qui ne l'auraient pas été avant.
Cela participe à une grande opération de "tri sélectif", au repérage dès la maternelle de nos enfants comme si leur histoire était déjà écrite. Un fichier des retards scolaires et des troubles du comportement est prévu.

Pour toutes ces raisons, il a été décidé le blocage de ces évaluations,
sans empêcher pour autant les enfants d'avoir cours.


Nous sommes des parents et des citoyens responsables, non démissionnaires et estimons qu'il est de notre devoir de défendre l'école de la République dont les fondements sont attaqués par toutes ces nouvelles mesures.


Notre action au jour le jour :

Nous avons opté pour un mode d'action collectif qui ne pénalise pas les parents qui travaillent. Depuis lundi matin nous avons constitué une représentation tournante des parents afin d'empêcher que ces évaluations aient lieu.

Lundi, l'inspecteur de circonscription, Monsieur Evrard, est venu nous sommer de quitter les lieux et a appelé la gendarmerie bien que Madame le Maire et deux de ses adjoints venus s'entretenir avec nous, nous aient assuré n'avoir en rien demandé cette intervention. Il a une seconde fois demandé que la gendarmerie intervienne bien que la directrice leur ait répondu que nous ne perturbions pas le fonctionnement de l'école mis à part la surveillance des livrets d'évaluation.
Pour justifier une telle dépense d'énergie face à des parents paisibles, c'est qu'on ne veut absolument pas que l'ensemble des parents se rendent compte de l'enjeu qui est bien au-delà d'évaluations qui peuvent paraître bénignes.


Mardi matin, l'inspecteur était là avant l'ouverture de l'école pour empêcher les parents d'entrer. Mais certains sont parvenus à entrer quand même et d'autres se sont joints spontanément au fur et à mesure de la journée et les ont soutenus derrière la grille avec force discussions, café et jus de fruits parmi les bébés et poussettes venus en renfort.

A savoir que certains parents soutiennent le mouvement sans pouvoir être présents à cause de leur travail.


Jeudi matin, nous étions là, nombreux avec quelques bébés dans la bonne humeur et déterminés.
Cette fois-ci, sans venir vers nous, vers10h30, l'inspecteur est allé vers la classe des CE1, est reparti téléphoner et est revenu avec les fameux livrets verts vers 11h.

On a vu, par la fenêtre que les enfants l'avaient devant eux.
Monsieur Evrard restait dans la classe pour imposer et contrôler la passation de l'évaluation.
Nous nous sommes concertés et avons décidé de rentrer dans la classe pour récupérer nos enfants. Monsieur Evrard s'est tenu au chambranle de la porte et nous en a interdit l'accès en disant que ce lieu était privé.
Nous lui avons répondu que c'est encore l'école publique. Il nous a dit que nous n'avions pas le droit de récupérer nos enfants avant midi, même avec une décharge signée des parents. Suite à cela nous avons rappelé Madame le Maire, Agnès Constant, qui est venue dès qu'elle a pu se libérer avec le Premier adjoint, Monsieur Darmanin. Nous avons rempli les décharges et récupéré petit à petit des enfants.
Face à cela il a quitté la classe.
Nous l'avons informé que nous représentions une majorité de parents en accord avec notre action. Ces parents, une fois prévenus retireraient également leurs enfants.
A midi, une conseillère pédagogique qui n'a pas donné son nom, est venue épauler pour la seconde fois l'inspecteur de circonscription, nous disant qu'il fallait passer l'évaluation pour empêcher la main mise de l'éducation nationale par un audit externe et en disant que les enseignants avaient la consigne de majorer les résultats et qu'on n'avait pas à s'inquiéter. Nous lui avons répondu que nous voulons que tous les enfants aient les mêmes chances de réussite et que nous sommes opposés aux tricheries que suscitent ce type d'évaluation qui sont monnaie courante en Angleterre.

A 14h, Monsieur Evrard était à nouveau là pour faire passer l'évaluation à une classe dont les effectifs étaient passés de 27 à 8.
Au minimum, 2 élèves seront encore retirés demain, leurs parents en accord avec la mobilisation contre ce type d'évaluation étant indisponibles aujourd'hui.
Vendredi, il reviendra faire passer l'évaluation aux 6 élèves restants.

Le Collectif de parents de Saint Pargoire



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